Armand De Decker veut éduquer les délinquants à la dure
10/03/2010 10:29
Il propose qu'ils soient pris en charge par des militaires, "afin d'être resocialisés, dans un cadre autoritaire, où les jeunes sentiront que la justice est là et qu'on ne rigole plus". La semaine dernière, Mischaël Modrikamen avait suggéré que l'armée veille à la sécurité dans les rues.
A l'instar d'autres personnalités politiques et de la société civile, le bourgmestre d'Uccle et président du Sénat, Armand De Decker (MR), s'alarme de la montée de la violence à Bruxelles. La semaine dernière, Mischaël Modrikamen, président du PP, avait suggéré qu'on envoie l'armée dans les rues si la situation sécuritaire dégénérait encore. Cette fois, le sénateur-bourgmestre propose que l'armée encadre les jeunes délinquants pour les rééduquer.
M. De Decker explique notamment que, dans sa zone de police, "95% des jeunes que nous arrêtons (...) sont libérés dans la journée". Et d'insister sur la nécessité de créer 100 places supplémentaires dans les Institutions publiques de Protection de la Jeunesse (IPPJ), mais aussi de se poser la question: "Avons-nous réussi l'intégration des jeunes d'origine étrangère?". Pour M. De Decker, la réponse est non.
Pour faire face à cette délinquance des jeunes, le sénateur MR remet sur la table l'idée de créer des "centres d'éducation renforcés avec encadrement militaire". Selon M. De Decker, la prison n'améliore pas les gens: "Il faut un centre de resocialisation avec un cadre autoritaire où les jeunes sentent que la justice est là et qu'on ne rigole plus."
Le bourgmestre d'Uccle estime que les jeunes délinquants de 20 ou 24 ans doivent être "rattrapés". "Cela ne va pas se faire en prison ni dans une IPPJ, où on part voir des matches de football, le week-end..." Le journal rappelle que cette proposition s'était vue opposer une fin de non-recevoir il y a trois ans. Mais pour M. De Decker, le contexte a entre-temps changé.
L'idée ne plaît cependant pas beaucoup au délégué général aux droits de l'enfant en Communauté française, Bernard De Vos, lequel a estimé inopportune mercredi sur la Première (RTBF) la proposition du président du Sénat Armand De Decker. "Bruxelles n'est pas en état de guerre", a-t-il dit.
Selon le délégué aux droits de l'enfant, le rôle de l'armée n'est pas d'éduquer les jeunes. "Chacun son métier", a réagi mercredi Bernard De Vos qui regrette la prise de position sécuritaire de M. De Decker. "Les jeunes délinquants n'ont pas exclusivement besoin de force et d'autorité, ils sont avant tout précarisés", a-t-il dit, estimant qu'il fallait agir en matière d'éducation, de logement et d'emploi.
Source :
Le Vif/L'ExpressBien sûr, on pourrait penser que cette mesure sera vite vue comme ridicule et que c'est juste du vent, en attendant qu'elle soit refusée. Sauf que d'après un sondage national, le taux d'avis positifs est de ... 68% ! Et ouais, presque 7 personnes sur 10 sont d'accord pour que les jeunes délinquants soient pris en main par l'armée et que celle-ci interviennent directement dans les quartiers sensibles ! Perso, j'ai encore du mal à y croire. La tentative de débat sur l'identité nationale en Belgique s'est cassée la gueule, tant mieux, et maintenant on a ça. Great. Just great.